Papillon de jour, papillon de nuit

Alors qu’en France, évoluent 260 Rhopalocères* et 5300 Hétérocères*, le plateau de l’Isle-Crémieu, peu exploité, est un refuge pour de nombreuses espèces avec ses zones humides et de pâtures sèches et la laineuse du prunellier, espèce protégée, est un papillon typique du site.

Yann Baillet et Grégory Guicherd de Flavia ADE

Le paysage est depuis longtemps marqué par les carrières, mais, leur fermeture et leur réhabilitation rajeunissent les espaces fermés, donnant une dynamique impulsée, autrefois, par le Rhône et ses crues. La recolonisation naturelle des sites se fait aujourd’hui de façon contrôlée selon les attentes. « L’outil associatif est utile, pour les études, la gestion de la biodiversité. Mais, il y a peu d’échanges entre chercheurs et amateurs de papillons », explique Yann Baillet, salarié de l’association dauphinoise d’entomologie Flavia, créée en 1998 à partir du nom d’un papillon remarquable de l’arc alpin. Avec des bénévoles, il mène recherches et inventaires. Ils observent, proposent des mesures, informent d’autres structures ou les instances publiques (direction départementale du territoire, collectivités territoriales, etc.) pour orienter la gestion d’un site. Les projets d’infrastructures ne peuvent plus ignorer l’environnement naturel. Les imagos (forme adulte) sont repérées sur le terrain, puis les cycles des chenilles dans les livres. Des espèces sont bien connues, d’autres sont régulièrement décrites. Le papillon profite des nombreuses plantes mellifères, mais sa chenille nécessite certaines molécules pour se développer. Si l’insecte est là, la plante aussi. Le contraire est moins sûr. Le travail avec des botanistes permet d’identifier les plantes hôtes. L’entomologie est en pleine évolution grâce à l’appareil photo numérique qui ouvre la discipline à tous avec des photos détaillées, pratiques à étudier et à échanger sur le web (forums, sites spécialisés). L’information se démultiplie et circule vite.

*Les Rhopalocères sont des papillons de jour, dont les antennes se terminent par de petites massues et les hétérocères répertorient tous les autres.

Claire Thoinet

Paru dans « l’Essor » le 23 juin 2011 

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